dimanche 30 juin 2013

Blogs sur gazon

Ce dimanche, j'ai blogué sans ordi, mon téléphone pas trop loin tout de même, histoire d'actualiser deux ou trois statuts Facebook et d'ajouter trois ou quatre photos Instagram. Ce dimanche, j'étais au Thabor à Rennes, à la première rencontre des Breizh Blogueuses, un pique-nique en petit comité pour une première, mais en belle qualité ! Il y avait mes complices d'A l'Ombre du Grand Arbre, Kik et Sophie, mais aussi les organisatrices du déjeuner sur l'herbe, Chris de La cuisine de tous les jours et Aurélie de Lalydo, et encore Lady Breizh, Femin'Elle, Koalisa, des univers assez différents, réunis en un seul cercle, celtique ou tout simplement géographique, un cercle détendu, blogosphère et gourmand ! Je vous montre quelques images de la journée demain... 

samedi 29 juin 2013

Annelise Heurtier raconte Sweet Sixteen

Hier, à l'occasion de notre nouveau rendez-vous mensuel, Regards Croisés sur un album ou un roman avec Gabriel de La Mare aux Mots, nous vous parlions de Sweet Sixteen, l'excellent roman d'Annelise Heurtier paru aux éditions Casterman et qui nous fait le plaisir et le privilège de répondre à quelques questions. 


3 questions à Annelise Heurtier 

Peux-tu nous expliquer la genèse de Sweet Sixteen ? Comment est né ce projet, pourquoi tu as souhaité travailler sur cette question, quel rapport à la réalité a ton histoire, comment t'es-tu documentée ?
A la fin de l'année 2010, j'ai eu envie d'écrire un roman sur la ségrégation raciale aux Etats-Unis. Je suis bien incapable d’expliquer d’où cette idée m’est venue. Peut-être était-ce l'effet "Couleur des sentiments" que j'avais beaucoup aimé. Quoi qu’il en soit, j’ai donc commencé, doucement, à réfléchir sous quel angle je pouvais aborder cet (immensément) vaste sujet. Puis, de fil en aiguille, j'en suis arrivée à me documenter sur les Neuf de Little Rock, épisode dont j’avais déjà entendu parler, mais de manière très survolée. 
Je n'ai pas hésité à changer de cap, parce que je sentais que j’avais trouvé un sujet qui me passionnait. Comme je l’ai dit, j'étais loin d'être une experte sur ce sujet et ce malheureux constat aurait pu suffire à me décourager. A l'inverse, j'ai tout de suite été enthousiaste à l'idée d'apprendre, comme pour Le Carnet Rouge (Casterman, 2011), même si cela nécessitait d'importantes recherches documentaires. Outre les rebondissements politico-judiciaires directement liés à cet épisode, il fallait que je dispose de références plus larges, qui viendraient donner toute la véracité nécessaire à mon propos : contexte économique, mode musicale et vestimentaire, voitures, habitudes alimentaires, et le tout, bien entendu, en fonction des classes sociales....
Internet m'a beaucoup aidée (je pense d'ailleurs que l'existence de ce media a profondément impacté la littérature : il est possible aujourd'hui, pour n'importe quel auteur, d'écrire sans trop de difficultés sur n'importe quel pays ou période), mais aussi des ouvrages  (romans ou documentaires) empruntés à la bibliothèque. J'ai bien entendu lu quelques biographies, dont celle de Melba Patillo ( Warriors don't cry, Washington square press), l'une des neufs ayant intégré le Lycée Central et dont je me suis directement inspirée pour composer le personnage de Molly. 

Comment as-tu élaboré tes deux personnages principaux ? Deux personnages plutôt sobres, Grace fait partie de la bande de Brook sans être vraiment teintée politiquement alors que son amie semble faire partie d'une famille proche du KKC. Molly a tout d'une jeune fille simple et gentille, elle a atterri dans le lycée plus par hasard que par conviction. C'est peut-être ce point commun qui fait qu'elles vont se rencontrer et que l'histoire s'articulera autour d'elles ?

Pour le personnage de Molly, je me suis inspirée du témoignage laissé par Melba Patillo. Par contre, comme le but n’était pas du tout de réaliser une biographie (comment aurais-je pu !), j’ai pris énormément de libertés (elle n’avait pas d’amoureux prénommé Vince, puisqu’on m’a déjà posé la question). Forcément, je me suis demandé comment le lecteur allait savoir si tel ou tel passage était réel ou inventé, et si cette incertitude constituait un problème en soi. Dans le fond, je suis arrivée à la conclusion que peu importe ce qui est tiré de la réalité ou pas : ce que je voulais faire, c'est retranscrire l'ambiance et le contexte particulier associés à cette page de l'histoire, en mettant en scène des personnages et des relations qui auraient pu exister. Après, je pense que le lecteur comprend intuitivement que toutes les petites "anecdotes" périphériques (mise à l'écart du chanteur Frankie Lymon, cartes postales figurant des noirs lynchés et pendus, meurtre d'Emmit Till, solitude d'Elizabeth Eckford le jour de la rentrée..) sont réelles. Et dans le cas inverse, il peut toujours effectuer des recherches sur internet.  
Grace (et les autres personnages sont tout à fait inventés). Je ne voulais pas en faire la « gentille blanche », la pasionaria qui prend parti pour une cause pour laquelle elle n’a rien à gagner et en se mettant à dos toute la société dont elle est issue. C’était peu crédible et trop cliché. Des gens comme ça, il y en a tellement peu… D’où mon idée de montrer un cheminement, une évolution de pensée un peu différente, qui est avant tout motivé par des principes « égoïstes ». Comme elle le dit elle-même, Grace n’est du côté de personne. Juste du sien.
A quel lecteur s'adresse-t-il, à quelle tranche d'âge ? Qu'as-tu envie de transmettre ?
Je ne sais pas…J’imagine que cela dépend de la maturité du jeune lecteur, de ce qu’il a l’habitude de  lire. J’ai une amie qui l’a lu à sa fille de 9 ans. Mais on peut tout à fait le lire quand on est adulte également. L’histoire de ces neuf jeunes est assez peu connue en France, il me semble. 
C'est la petite question subsidiaire, le petit mot qui tu souhaiterais glisser autour de ce roman, qu'il soit un coup de coeur ou un coup de griffe.
 J'aimerais qu'à la lecture de ce roman, on puisse simplement se poser deux questions : 
1/ A la place de ces blancs, élevés dans l'idée que les noirs ne méritaient pas la même place que nous, comment est-ce que nous aurions réagi ? D'emblée, aurions-nous eu le courage de soutenir publiquement la cause de ces neuf jeunes, nous exposant à perdre nos emplois, voire à être lynchés? 
2/ Si la ségrégation suscite aujourd'hui une indignation naturelle et légitime, est-ce que nos sociétés, dans le fond, ont tant évolué ? Il n'est pas nécessaire de se creuser la tête très longtemps pour trouver des parallèles avec notre société actuelle. Ouverture du mur des lamentations aux femmes, relations entre juifs et musulmans et, à une autre échelle, le débat sur le mariage pour tous. Sur ce dernier point, quelle que soit l'opinion que l'on peut avoir, il me semble que la haine viscérale qui s'est manifestée envers la communauté gay (en paroles ou en actes) n'est pas très éloignée de ce que je décris dans mon roman, au moins sur le fond. Non ? 


Retrouvez ma chronique sur ce roman iCi

vendredi 28 juin 2013

Ségrégation et regards croisés

C'est avec Rosa Parks et Melba Patillo qui prendra le nom de Molly Costello que l'on va avec la lecture de deux livres plonger dans l'Amérique des années 50, au cœur d'un univers raciste, ségrégationniste dans lequel les privilèges sont blancs et l'infériorité noire. I have a dream. Une histoire documentaire, La Femme Noire qui refusa de se soumettre, Rosa Parks d'Eric Simard, un roman inspiré de faits réels Sweet sixteen d'Annelise Heurtier, pour un regard croisé sur ces deux ouvrages avec Gabriel de La Mare aux mots.


La Femme Noire qui refusa de se soumettre, Rosa Parks. Dans son regard, sur des photos, il y a son sourire, il y aura toujours son sourire. Celui de Rosa Parks décédée en 2005, celui - drôle d'idée - qui endosse le narration de ce livre documentaire pour raconter sa vie, dans les lignes essentielles. Née en Alabama, Sud des Etats-Unis, en 1913, elle a grandi avec "le danger derrière la porte". Elle dormait habillée "au cas où il faudrait quitter la maison le plus vite possible". Là où elle vivait quand elle était petite, "Des Blancs tuaient des noirs", des lois les aliénaient et tout était fait pour qu'ils ne se mélangent pas, pour que les Noirs ne dérangent pas. Les Blancs, bien entendu. Des écoles aux cimetières, tout était distinct. A quelques exceptions comme le bus. Moyen de transport réglementé. Les Blancs devant les Noirs derrière jusqu'aux assises du milieu sur lesquelles ils sont tolérés si le bus n'est pas bondé. "Le 1er décembre 1955, Rosa dit non au règlement des Blancs" et refuse de laisser sa place dans le bus, une de celles du milieu, à un Blanc. Rébellion. La voilà arrêtée. Et la révolte qui avait grondé dans sa poitrine quand elle a tenu tête à un blanc a gagné la tête et le cœur de toute une communauté à Montgomery dont un pasteur du nom très évocateur de Martin Luther King. Boycott des bus, résistance des Noirs, pression économique, jusqu'à ce que la loi qui établissait la ségrégation raciale dans le bus soit abrogée. Rosa Parks incarne un premier pas vers la conquête de l'égalité des droits. Mêlant histoire et biographie, ce roman d'Eric Simard à lire à partir de 10 ans se termine par une page de vocabulaire spécifique et une partie documentaire : "Les noirs aux Etats-Unis : de l'esclavage à la ségrégation" et "Rosa Parks et le mouvement pour les droits civiques". Il a reçu le Prix Renaudot des Benjamins 2007. 
La Femme Noire qui refusa de se soumettre, Rosa Parks d'Eric Simard, illustré par Carole Gourrat, Editions Oskar, collection Histoire Société, juin 2006 - 5,95 €

L'avis de Gabriel iCi

Sweet Sixteen d'Annelise Heurtier. Rentrée scolaire 1957. Etats-Unis. Arkansas, Little Rock, le lycée central, établissement le plus prestigieux des environs qui ouvre pour la première fois ses portes à 9 élèves noirs, dont Molly Costello nom d'emprunt pour un personnage et une histoire qui sont eux tirés de faits réels. Racisme, haine, violence, l'intégration de ces neufs adolescents sera tout de suite extrêmement difficile. Il faudra plus que du cran pour chacun d'entre eux, séparés dans des classes différentes pour résister aux injures, aux heurts, à la maltraitance et à la pression que des dizaines d'élèves blancs leur font vivre au quotidien. Tant qu'ils ne pourront intégrer le lycée qu'accompagner d'un soldat garde du corps. C'est le point de vue de Molly, dans sa 16e année, sweet sixteen, que l'on suit en partie. En alternance, c'est du côté de Grace que la narration se place. Grace, riche, blanche, populaire, une femme Noire pour bonne, et qui n'a, semble-t-il, que des intérêts futiles. Robes qui en jettent, talons qui claquent, coiffures qui époustouflent, l'air de rien. Elle fait partie de la bande de Brook, fille de militante de la ligue. Proche du Ku Klux Clan. Soeur de Sherwood. Le beau Sherwood "aux traits séraphiques". Vraiment pour lui, elle en pince, elle pourrait faire n'importe quoi. A moins que son discours ne la heurte de plus en plus et que la reine du bal ne mette fin au "plus beau couple du lycée". A moins qu'au fil des pages, elle passe de la frivolité et des paillettes à une prise de conscience lente et timide mais pas moins réelle de la situation? Avec Sweet Sixteen, Annelise Heurtier signe là un excellent roman sur une question qui reste relativement difficile à saisir pour le jeune lecteur. La narration, construite par le partage du récit entre les points de vue des deux adolescentes, est un procédé qui reste fréquent dans la littérature jeunesse mais qui sert là parfaitement le roman. Si c'est autour de Molly que l'intrigue se construit, c'est finalement le personnage de Grace qui connaît le parcours le plus intéressant, chahutée entre la raison et la légèreté, elle trouvera sa voie et fera de ses sweet sixteen une année de transition importante qui  portera dans ce roman historique, une deuxième voix, celle du roman initiatique à la teinte humaniste.  *** Coup de coeur *** .
" La Blanche lui avait souri, désolée de ce qui était arrivé. Dans son regard, Molly n'avait lu aucun calcul, aucune animosité. Elles avaient échangé quelques mots, d'égale à égale". 

Sweet Sixteen d'Annelise Heurtier, Editions Casterman, avril 2013 - 12 €


Retrouvez l'avis de Gabriel de La Mare aux mots Ici. A l'occasion de ce regard croisé dont vous faisons un rendez-vous mensuel, retrouvez également son avis sur La vraie couleur de la vanille de Sophie Chérer

Parmi mes complices d'A l'Ombre du Grand Arbre, retrouvez l'avis de Kik




Le mois dernier nous avions posé nos regards sur Le garçon bientôt oublié de Jean-Noël Sciarini paru aux Editions L'école des Loisirs, retrouvez notre chronique croisée Ici

jeudi 27 juin 2013

[concours] *** Rappel ***


En ce moment sur le blog Maman Baobab, tentez de gagner  La bouche de l'ogre de Benoît Broyart et Donatien Mary, chez Oskar Editions, dédicacé par l'auteur.


C'est iCi

mercredi 26 juin 2013

Envie de voyage...

... De vacances, de loisirs, d'avoir le temps de lire ? 
Le mois de juillet arrive, la fin de l'école aussi. Pour patienter, voyagez avec les mots, ceux que l'on utilise tous les jours et qui viennent d'ailleurs. Du bouffon italien à l'édredon islandais, du shampoing hindi au catamaran de l'Inde, du séquoia américain qui tire son nom d'un indien cherokee à des mots plus courants, tomate, cacao, chocolat, tatouage... Le voyage est fructueux, gai et les illustrations sont géniales ! Des mots Globe-trotters de Sylvain Alzial, illustré par Aurore Petit parle du débarquement des mots venus d'ailleurs, de leur évolution et adoption par la langue française, de manière courte et précise. C'est un très bel album à mettre entre les mains des jeunes lecteurs dès 9 ans. 
Editions Actes Sud junior, mai 2013 - 11,80 €


Pour préparer vos vacances sereinement, l'équipe d'A l'Ombre du Grand Arbre vous a préparé une jolie sélection de livres pour enfants, des propositions de lectures hétéroclites dans lesquelles vous pourrez piocher avant de boucler vos valises ! Retrouvez la  Ici 

lundi 24 juin 2013

Salon du livre de Vannes [+Concours]

Il y a fait un temps pourri à peu près et j'ai juste cramé le gris du ciel sur cette photo pour minimiser l'état des ruissellements. J'ai mis trop de temps pour me garer, à cause du marché, des sens interdits, et j'ai même dû faire un créneau, c'est peu dire que j'étais motivée. Je me suis offert des livres, j'en ai offert. J'ai eu le plaisir des dédicaces, le déplaisir des cris d'un Petit Pois en mode gloups, parfois. J'ai visité 5 fois les toilettes, non juste 3, mais toujours en me faisant tirer par le manteau au moment d'une dédicace ou d'une rencontre intéressante, ponctué d'un non articulé "z 'en ai marre d'attendre" et redéfini par là même le concept attendre. Se dit d'un moment où ma ma maman ne s'occupe plus de moi pendant une minute et trente neuf secondes. J'ai mouillé mes pieds, mes chaussures et mes bas de pantalon. Mon petit garçon aussi. Je me suis dit que la couleur gadoue, sûrement,

c'était chou. J'étais partie avec le Petit Pois quand la Grenouille, en mode most populaire de la classe, avait décidé de se rendre au goûter d'anniversaire de sa copine aux quatre bougies. J'avais rendez-vous avec des personnages de livres pour enfants, des Rita, Machin, Emile par exemple. J'avais rendez-vous avec le Loup, avec la lune,  avec des auteurs, des illustrateurs, avec une trottinette, avec des crêpes, avec des livres jeunesse et de l'eau fraîche. Samedi dernier j'étais au Salon du livre de Bretagne, à Vannes. Il y avait une balançoire, aussi, dans l'histoire. C'était bien, petit, court, rapide. J'ai fait de jolies rencontres, je suis repartie avec des livres dédicacés, dont un pour l'un d'entre vous d'ailleurs, des promesses de rendez-vous, de rencontres prochaines, des interviews. J'ai trouvé Rita et Machin particulièrement chouettes, le Loup aussi doux et attentionné qu'espéré. Non, plus encore. Je n'espérais rien de particulier. Et je lui dis merci. Je suis revenue avec quelques clichés, dont mes préférés sont comme souvent celles des dessins qui s'animent sous les crayons des illustrateurs. Cette fois ci ils s'appelaient Olivier Tallec, Virginie Grosos, Ronan Badel et Hervé Le Goff. J'ai rencontré Benoît Broyart. J'ai ramené un de ses livres. Il est à gagner à la fin de cette chronique, pour la terminer en beauté.
En fan de Rita et Machin, on a pu que constater qu'on avait déjà tous les opus présentés. Et même plus. D'ailleurs Petit Pois s'est raconté les histoires. Puis, il a choisi d'acheter C'est ta faute ! de Evelyne Brisou-Pellen,  illustré par Antoine Guilope chez Milan Jeunesse qu'il s'est fait dédicacer par l'auteure. Une grande promenade dans la savane à la recherche de l'animal coupable. Qui a tout bu dans la marre ? Hum, ce serait bien la faute de l'éléphant, s'exclame la puce semeuse de zizanie. Oui mais l'hippopotame a renversé un sac de sel dans l'eau. Oui mais c'est à cause du rhinocéros qui voulait jouer à colin-maillard. Les animaux se rejettent la faute les uns les autres jusqu'à ce que la puce revienne dans leur sillage.






Pour sa soeur qui venait de faire une sortie cirque avec sa classe, nous cherchions un livre sur ce thème. Et c'est auprès de Virginie Grosos - qui a illustré le très beau Mimi Biscuit et la Fée Cabosse, rappelez-vous - que nous l'avons trouvé : Au cirque un roman pour jeune lecteur de Jeanne Taboni Miserrazi paru aux Editions Millefeuille et que Virginie a illustré. L'histoire d'une amitié qui naît entre un petit garçon du prénom de Pierre côté cirque et un autre petit Pierre côté public. Aventure et amitié semée d'embûches avec pour toile de fond la vie quotidienne des artistes du cirque.   


Toujours côté albums, nous sommes allés voir Ronan Baden, le dessinateur d'Emile. Il faut vous dire qu'en ce moment je lis tout ou presque de Vincent Cuvellier, auteur de la série. Je vous reparlerai donc très prochainement de ce petit garçon cabochard, tête de lard, drôle et inventif qu'est Emile, en attendant, je félicite Ronan Badel et Vincent Cuvellier, mais aussi leur maison d'édition Gallimard Jeunesse pour le Prix Sorcières 2013 qu'ils viennent de remporter avec Emile est invisible. Enfin presque. Il est presque invisible quand il ne veut pas manger d'endive, quand il veut manger de la mousse au chocolat. Presque invisible parce qu'il n'y a que maman qui le voit. A moins que ce ne soit ses vêtements seulement qui le grillent ? Heureusement, il va trouver une solution sans nom pour aller voir en douce Julie son amoureuse, qui l'attend dans le salon.
Et puis pour ma sélection sur les dragons, nous avons décidé d'adopter Tout est bon dans le dragon ! Toujours illustré par Ronan Baden. Ecrit cette fois par Noë Garlain, publié chez L'élan vert. Un petit album drôle sur un gentil dragon de compagnie qui a juste tendance à donner dans la connerie. Mais ce n'est pas vraiment sa faute s'il ramène le courrier avec le facteur, s'il défonce le fauteuil quand il fait masseur, il est gentil et il y met tout son cœur. Vraiment un dragon, c'est que du bonheur... 
De Benoît Broyart, je n'avais lu que La Bouche de l'ogre, illustré par Donatien Mary, dernier né de la collection Trimestre chez Oskar Editions.  "Où l'on s'aperçoit qu'une lettre peut tout changer". Conte social, allégorie d'un Petit Poucet perdu dans la ville alors qu'il était parti chercher du pain. Un petit garçon sorti de la maison plus tôt que d'habitude pour remplacer les cris de ses parents, de son père plus particulièrement, par de l'air, par du vent. Il y a dans cette maison, dans ce foyer, un père en colère, un père sans salaire. La crise, le chômage, la crise. Les cris, les hurlements. Dehors tout est plus calme, l'air est froid. Mais le petit garçon, Nathan, se perd sur un chemin qu'il connaît par cœur. Des rues inconnues ont pris la place des rues connues. Et il fait si froid dehors. Une grosse dame surgit. Enorme sur les illustrations. Elisabeth. Et le recueille. Étranges : des gaufres attendent sur la table, une chambre d'enfant trop bien rangée, sur le lit le pyjama est à la taille de l'enfant. Un piège ? La bouche de l'ogre ? 
Un grand tour d'horizon de son travail, me voilà adoptant trois romans pour jeunes lecteurs chez Milan. La pêche au trésor pour un petit garçon qui aime les bateaux, Les caprices de Mélisse pour Grenouille (tendance caprices?) et pour Petit Pois parfois dragon, Au feu les dragons qui rejoindra aussi la sélection dragon,thématique prochaine sur le blog. C'est Hervé Le Goff qui l'a illustré et qui a pris le temps de tracer autour de la dédicace de Benoît un gentil dragon du nom de Blaise Charbon, dragon pompier cracheur d'eau, une grande qualité, paraît-il quand certains jeunes autres dragons sont trop enflammés. 
Hervé Le Goff a illustré de nombreux livres pour enfants. Il y a quelques jours, je vous parlais des livres sur les saisons dont il est l'illustrateur en donnant un *** coup de coeur *** à toute la collection parue chez Flammarion Père Castor : Ici


Enfin, en grande fan de Rita et Machin, je ne pouvais manquer une rencontre avec Olivier Tallec, son illustrateur. Et quel plaisir de photographier l'apparition de Machin, puis de Rita à l'occasion d'une dédicace sur le dernier né de la collection Joyeuses Pâques Rita et Machin  de Jean-Philippe Arrou-Vignod paru chez Gallimard Jeunesse.
La rencontre avec Olivier Tallec a été aussi l'occasion d'acquérir ce magnifique album qu'est La Croûte dont il a illustré le texte de Charlotte Moundlic, aux Editions Flammarion Père Castor. "Maman est morte ce matin. Ce n'était pas vraiment ce matin, papa a dit que c'était pendant la nuit mais moi, je dormais pendant la nuit, alors ça ne change rien. Pour moi, elle est morte ce matin".
Le décor est posé. Le thème aussi. Le texte est fabuleux, criant d'injustice, de vérité, de mots et d'émotions d'enfants. D'adultes aussi. Des adultes, un père, une grand-mère, perdus. Accablés. Ce qui lui fait "deux adultes tristes à [s]'occuper (...). Je ne sais pas si je vais y arriver". Et puis il y a cette croûte. Une écorchure au genou, une qui tombe mal. Comme quand il est tombé sur le mur coupant du jardin. Et cette impression que quand elle saigne, cette croûte, il entend sa voix. La voix de sa maman. Alors il continue à la gratter, sa croûte, pour continuer à l'entendre, la voix de sa maman. Pour ne pas l'oublier. Ah puis c'est malin, Charlotte Moundlic et Olivier Tallec. Je pleure maintenant.  Et les illustrations, au crayon, au fond rouge, rouge vif, comme le sang de la croûte, comme un cœur, comme l'amour ? Elles sont splendides, justes, vraies. Et je pleure. Et notre papa veuf ? Lui, il commence à s'en sortir, on dirait. Pas trop mal. Mamie lui a montré, au fait, pour le pain au miel en zig-zag. Et notre petit garçon ? Et sa croûte ? Elle cicatrise. Et je pleure toujours. Enorme *** coup de coeur ***

On se requinque, au fait ? On est au Salon du livre de Vannes, je vous le rappelle, on est là aussi pour s'amuser, pour rigoler, pour se détendre, pour se rencontrer. Si, si. Alors grand crochet à la crêperie. Pour écouter la mer dans les bolées à défaut de boire la tasse...
... Pour sentir craquer une crêpe dorée à moins qu'elle ne s'appelle galette à cause de la couleur des blés...
Pour trinquer à l'eau fraîche, composer et recomposer... 
... Pour boire du café car je ne bois que du café... Même dans une tasse prosélytique...  
Pour caresser le ciel qui s'était éclairci, pour se balaner loin, haut, jusqu'au ciel, justement... 
Et puis on est retournés dans notre Maison Rouge, près de Rennes, on a récupéré Grenouille et on s'est dit que c'était pas mal, pas mal du tout, pour nous, ce salon du livre de Vannes, et tout ce qu'on a fait autour. 
Comme c'était bien pour moi, j'ai envie que ça le soit un peu pour vous aussi !
Vous pouvez donc gagner cet exemplaire de La Bouche de l'ogre de Benoît Broyart et Donatien Mary, collection trimestre, édité par Oskar Editions. 
L'auteur l'a très gentiment dédicacé pour un lecteur du blog Maman Baobab.
 Comment participer ? Un petit message sous cette chronique sera suffisant pour participer au tirage au sort. Vous avez jusqu'à lundi prochain 20h00 pour le déposer !
Bonne chance à tous !

vendredi 21 juin 2013

Faites de la musique...

Lisez autour de la musique aussi, et écoutez pourquoi pas la play-list de l'équipe d'A l'Ombre du Grand Arbre à l'occasion de la Fête de la musique. 




Je vous parle de Pitt Ocha, grand ***coup de coeur***. Et les autres, qu'ont-ils choisi ?

C'est par Ici 

jeudi 20 juin 2013

Mais quel chantier !

Des travaux, des travaux, des chantiers, des grands trous, des engins, des routes barrées, des feux provisoires et trois petits livres très bien conçus pour en parler. Vous voulez des gros engins, des tractopelles, des camions benne ou toupie, des bétonneuses, pelleteuses, et peut-être même des grues ? Vous voulez du jaune, des casques, des panneaux, des gravats, du béton, de la peinture ? Vous trouverez tout ça dans cette sélection là  ! 

Pour les plus jeunes, à partir de 2 ans, retrouvez Le Chantier d'Elisabeth Marrou illustré par Benjamin Bécue chez Larousse. Bien conçue, cette collection présente les thématiques traitées avec de grandes illustrations légendées. Le vocabulaire spécifique est également expliqué dans le contexte. Ses particularités ? Des pages plastifiées et un album qui se termine avec des jeux, des gommettes et un puzzle 12 pièces... Et un petit prix.
Editions Larousse - Collection Ma Baby Encyclopédie- Mai 2013 - 6,90 € - à partir de 2 ans

On parle chantier aussi dans les Kididoc de Nathan. Avec Quel chantier ! illustré par Pierre Caillou, on retrouve un tout cartonné avec Pop-up, volets,  petits mécanismes à articuler, pliages... Là aussi beaucoup de vocabulaire mis en scène. Ses particularités ? Le  mécanisme de la tractopelle est   très chouette,  l'intérieur de la toupie  montre comment est fait le béton  et puis il y a une belle grue  !
Editions Nathan - collection Kididoc -juin 2013 9,90 € -- à partir de 2 ans

Pour les enfants un poil plus âgés, retrouvez Les engins de chantier d'Anne-Sophie Baumann illustré par Didier Balicevic  un tout cartonné bien solide et très élaboré chez Tourbillon. Sur chaque double-page, des animations, des roues cartonnées à tourner, des volets, des mécanismes très bien conçus. Là encore les travaux sont mis en scène. Les différentes activités sont légendées avec précisions. Ses particularités ? Les animations sont très solides et ne risquent pas de se mettre en berne à la première utilisation. La double page qui explique comment on installe une grue et qui propose une grue télescopique est géniale tout comme le chariot élévateur des peintres en bâtiment qui signe la fin de ce nouveau tome de la collection Anim'Doc.


Editions Tourbillon - collection Anim'doc -mars 2013 - 12,95 € 

mercredi 19 juin 2013

Le mercredi...

... Souvent très souvent par ici, c'est une journée complète chez Papi et Mamie. Et d'ailleurs, je leur dis merci, parce que sans eux, la vie en solo, en mono, serait un petit peu plus compliquée... Le noter, vous le dire me fait penser à ce livre charmant...

Crocolou aime son papi et sa mamie d'Ophélie Texier. Crocolou petit croco doux et curieux passe la journée avec ses grands-parents. Dans le jardin, il regarde les animaux, il apprend le nom des plantes avec sa mamie, bricole avec son papi. Au goûter, il y aura des crêpes et mamie va lui raconter une histoire pendant que papi lui préparera une surprise. C'est une chouette journée et une douce histoire sur les relations grands-parents / petits enfants. 
Crocolou aime son papi et sa mamie d'Ophélie Texier, Editions Actes Sud, février 2013 - 7,50 €

50 activités pour le mercredi. Et puis le mercredi, à la maison, au centre de loisirs ou chez papi et mamie, par temps de pluie, on ne le dit jamais assez que le temps n'est pas top top et qu'on manque de vitamines D, quoi qu'il en soit il faut bien s'occuper. Enfin les occuper. Ce petit livre cartonné avec spirale est adapté au contexte (et on peut même l'utiliser un autre jour que le mercredi). Dans ce recueil une cinquantaine d'activités manuelles à réaliser avec des matériaux généralement peu chers. Petits poissons argentés en aluminium, chapeau de fée, masques, chenilles en papier, et mon préféré, le portrait collage : un portrait à réaliser à base de découpages dans les catalogues et de collages. Mais il n'y a pas que ça, dans ce petit recueil. Allez y jeter un œil, vous verrez !
50 activités pour le mercredi de Fionna Watt, Rebecca Gilpin, Leonie Pratt, Anna Milbourne, Ruth Brocklehurst et Ben Denne, Editions Usborne - 2010 - 10 €

mardi 18 juin 2013

Y a un thé à santé ?


[Non, y a verveine...]
Ces derniers  temps, côté santé, on n'a pas vraiment eu de bol. Entre la scarlatine pot de colle, les petites oreilles qui battent de l'aile, le petit caillou qui s'est installé sous-cutané dans une main à la plaie cicatrisée à enlever (a)version anesthésie générale pendant les grandes vacances (déjà, les grandes vacances, mais où est le soleil ?), les antibios à gogo, le thermomètre qui fait du yoyo, le Doliprane qui ne fait pas voir la vie en rose. Une ambiance qui fait contre-indication certaine au repos faite de ce que je vous en dis et de ce que je ne vous en dis pas aussi (ce qui peut éventuellement ajouter des couches - d'ailleurs, c'est quand au fait la propreté nocturne ? ). J'ai eu envie de de regrouper quelques livres fraîchement arrivés à la Maison Rouge et qui parlent bobo, docteur, même pas peur, hosto, urgences, qui expliquent, qui montrent, qui définissent, qui racontent, et même pour certains, qui font rire. (Si, c'est possible!). Le tout, pour les petits, enfin plus ou moins.

Zou chez le docteur. Zou le petit zèbre est inquiet. Poc, son oiseau de compagnie est malade. Il va falloir l'emmener chez le docteur. Ce qui tombe bien car Zou doit y aller aussi. Sa maman se veut rassurante mais ni lui ni Poc ne veulent le voir ce docteur. Il faut dire que c'est le jour du vaccin. Le petit zèbre réussira -t-il à surmonter sa peur ?
Zou chez le docteur adaptation de l'oeuvre de Michel Gay, 
Editions Larousse, collection Mes petits Albums, à partir de 2 ans - mai 2013 - 5,90 €

Chez le Docteur.  De la définition d'être "en forme" à une visite chez le pédiatre, des petites maladies rikiki aux vaccins, des petits boutons de varicelle au médecin de l'école, ce nouvel opus de la collection Ma baby encyclopédie chez Larousse est un vrai petit documentaire constitué d'images, d'explications, de mots spécifiques et de définitions. Comme les précédents, celui-ci se termine par des jeux, une planche de gommette et un petit puzzle. Gai et ludique pour mieux appréhender les grands tracas et les petits bobos.

Chez le docteur d'Agnès Besson, illustrations Colonel Moutarde - Editions Larousse - collection Ma  Baby encyclopédie - avril 2013 -  à partir de 3 ans - 6,90 €

Les urgences. Pourquoi on va aux urgences, comment on y va, pourquoi on attend "souvent très longtemps aux urgences" sauf "quand il le faut et qu'on nous fait passer en premier" ? Comment se passent les examens, auscultations, radiographies éventuelles, prises de sang, et peut-être même hospitalisations ? Ce nouvel opus des "Petits Dolto" explique les choses simplement et permet de désamorcer inquiétudes, interrogations et drôles de questions : parce que ce n'est pas toujours très grave d'aller aux urgences... 
Les  urgences de Docteur Catherine Dolto et Colline Faure-Poirée - Illustrations de Frédérick Mansot - Editions Gallimard Jeunesse, collection Mine de Rien chez Giboulées - février 2013 - à partir de 3 ans - 6,10 € 


Le p'tit dico des bobos.
Petit livre avec spirale qui réunit des dizaines de fiches thématiques classées par ordre alphabétique, ce petit livre est très bien conçu pour expliquer sûrement et simplement gros tracas et petits bobos, définir des mots et des maux, courir dans les champs lexicaux relatifs aux soins, à la maladie et à la santé. A moins qu'il ne s'agisse de les parcourir en passant du mal de tête aux égratignures, de la grippe aux kilos en trop, d'un ongle étrange aux yeux rouges, en définissant la peur, en regardant de près une piqûre d'insecte, en expliquant ce que sont des courbatures, la fatigue, une verrue... Une double page est consacrée à chaque entrée du dico (50 mots et un tout petit peu plus de maux) et articulée entre une partie pour les enfants, une autre plutôt pour les parents. Y sont données des idées et des astuces, y sont pointés des aspects à surveiller. Le livre se termine par une partie sur l'anatomie du corps humain, les urgences, des gestes de secourisme... Il permet aux parents et aux enfants de discuter et d'expliquer ! il ne s'agit pas, n'est-ce pas, de faire de nos petiots des malades imaginaires, mais de désamorcer et de rassurer.  *** Coup de coeur ***
Le p'tit dico des bobos de Nathalie Szapiro-Manoukian et Olivia Sautreuil - Editions Bayard Jeunesse -  collection Youpi J'ai compris! -  février 2013 - à partir de  5 ans -  13,90 €


Calamity Mamie à l'hôpital. Dans ce nouveau tome de la série Calamity Mamie, il n'y a pas à dire, la grand-mère porte toujours aussi bien son nom. Et quand papa l'emmène à l'hôpital parce qu'elle a mal au ventre, c'est une mamie tornade qui traverse les couloirs. Quelle idée de faire une crise d'appendicite à cet âge. Un album rigolo, écrit gros et illustré, pour les lecteurs débutants. Editée par les Editions Nathan, la collection est réalisée en partenariat avec l'association Sparadrap qui agit pour guider les parents et les enfants dans les milieux médicaux et hospitaliers. + d'infos sur www.sparadrap.org. 
Calamity Mamie à l'hôpital d'Arnaud Alméras , illustré par  Frédéric Joos - Editions Nathan -  février 2013 - à partir de 6 ans -  5,60 €

lundi 17 juin 2013

Petite pause sur les chroniques ce week-end...

Je vous ai lâchement abandonnés ce week-end mais pour la bonne cause !
La fête de l'école avec sa kermesse et ses portes ouvertes.
L'occasion de regarder danser Grenouille et ses copains et de trouver ça chou, super chou !
L'occasion de manger des crêpes, de gagner un porte-manteau, de faire une pêche aux canards, une pêche à la ligne, de prendre le petit train, d'arroser au pistolet à eau ou de se faire maquiller en papillon parce qu'il était une fois un Petit Pois qui voulait voler comme un papillon.
Et puis nous avons filé, pour être à côté, être avec, être ensemble. Pour composer, tricoter et recomposer. Loin, au bord de la mer. Et nous avons passé le week-end en bottes et il a plu et ça nous a plu. 
Nous avons lu des livres, des livres pour enfants. Nous avons choisi en tournant les pages de C'est toi qui choisis. Et on a ri. 
Et j'ai un peu avancé ma lecture en cours, mais pas beaucoup je le reconnais. Voici l'image de couverture et la promesse d'une belle chronique. Sweet Sixteen d'Annelise Heurtier sera l'occasion très prochainement 
d'une lecture croisée comme celle-ci : Ici
En attendant de lire une nouvelle chronique sur mon blog, je vous invite à lire la lecture commune d'A l'Ombre du Grand Arbre sur Nox d'Yves Grevet. Organisée par Kik (presque à ma demande) j'ai eu grand plaisir à participer : Ici.