dimanche 6 mars 2016

Sur les routes bretonnes...

Sur la route, on voit des bestioles, et de belles lumière aussi. On voit, la côte, les vagues, des éoliennes, des rochers, la forêt, des phares, une chapelle, un menhir, un moulin, un port, un artichaut, un calvaire. Parfois je m'arrête. Je prends une photo. Ou je regrette de ne pouvoir le faire. Ou je regrette de n'avoir pas pris mon appareil photo. Le téléphone ne reste qu'un téléphone. Sur les routes, les weekends, comme celui qui vient de passer, on mange des paysages, on laisse filer les kilomètres et on trouve que c'est beau de s'enfoncer dans les terres bretonnes. Peu importe la direction. C'était le Morbihan cette fois. Et les moutons étaient d'Ouessan. Sur la route, il se passe des choses. Il y a parfois juste la route, le lieu, d'autres fois les personnes à rejoindre. Il y a parfois tourisme et découverte, d'autre évasion et bol d'air. Je prends souvent la route le weekend. J'aime bien découvrir ici ou là, des petits coins magiques de la Bretagne. Faire un détour à l'appel d'un panneau. Faire un arrêt, juste pour regarder ce qui est beau.
 
Et sur les routes, si les yeux mangent des images, la voiture distrait autrement les petites oreilles. Soit en musique, soit avec des histoires.
Ce weekend, on s'est laissés emportés par Moi, Boy de Roald Dahl, lu avec classe et sobriété par Dominique Pinon. Une merveille ! Le célèbre romancier parcourt l'essentielle de sa jeunesse de 7 à 20 ans, de l'école à l'internat, une vie pas toujours très rose, qui a commencé endeuillée. Une maman veuve assez courageuse pour élever seule dans un pays, Galles, qui n'est pas le sien - elle est Norvégienne - ses enfants et ceux que son mari avait eu avec sa précédente épouse. Des coups de cravache de la part du directeur pour punir l'arrivée d'une souris morte de la bonbonnière de l'affreuse épicière conduiront l'enfant en pensionnat pour le protéger des méthodes éducatives galloises, il est envoyé en Angleterre en internat, de meilleure réputation. Les chapitres se succèdent, un ton savoureux malgré des faits heurtant que l'auteur sait pourtant traiter sans débordement émotif. Comme son opération des végétations, clac, à la va comme je te pousse, je te les arrache sans endormir l'enfant, ou la réparation de son nez arraché suite à un accident de voiture rocambolesque, sur la table de la cuisine (comme celle de l'appendicite de sa sœur). Des souvenirs plus heureux aussi, cette mère aimante et protectrice qui a gardé des centaines de lettres du jeune Roald Dahl, bien rangées et nouées avec un beau ruban vert. Une grenouille à nourrir de limaces, des vacances en Norvège, et les adieux (enfin) au collège ! Savoureux et clé du fabuleux destin d'un auteur dont le centenaire de la naissance est célébré cette année, le roman et sa version audio sont formidables.
 * Moi Boy de Roald Dhal lu par Dominique Pinon Edition Gallimard Jeunesse Musique CD MP3 - novembre 2015 - 4h15 - 18,90 € à partir de 8 ans
Des extraits Ici

J'étais déjà sur les routes bretonnes pour parler de l'audio James et la grosse pêche de Roald Dahl  c'était avec le génial Le monstre poilu d'Henriette Bichonnier et trois autres histoires et c'est ici

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