De la dérive. Cette chronique devait parler de Je porte la culotte / Le jour du slip. Je m'y mets donc. Un brin énervée par le contexte, je m'y mets.
Slip ou caleçon ? Ce n'est pas du tout, mais alors pas du tout cette phrase qui mène la danse. Mais slip ou culotte, ce qui interpelle, certes ! Mais faut être honnête : dans la narration, que l'on soit du côté slip ou du côté culotte, que l'on soit Corinne ou Corentin, qu'on lise le texte de Gornet ou celui de Percin, c'est anecdotique !
Coco ! D'un côté comme de l'autre, c'est maman qui appelle. C'est l'heure d'aller à l'école. Coco, debout ! Le temps d'émerger, que Coco soit Corinne ou Corentin, il faut un petit temps pour réaliser qu'il y a, d'un côté comme de l'autre, un petit problème. Je porte la culotte de Thomas Gornet. Quand Corentin se réveille, il est devenu Corinne. A peine le temps de réaliser, qu'il faut déjà s'habiller (en fille) faire un bisou (!) à une maman qui n'est pas la sienne et qui ne se rend compte de rien, et filer à l'école. A l'école ! Comment va-t-il s'en sortir avec les copines de Corinne ? Et dans la classe, Corentin devenu Corinne sans que personne ne s'en rende compte doit il se mettre à côté de "sa" copine qui n'en est pas une ou bien de son meilleur ami Ludo ? Il va devoir s'adapter à cette condition temporaire et il s'en sort pas mal du tout : ce point de vue va lui permettre de voir les filles différemment mais aussi de casser les règles implicites établies dans la classe entre filles et garçons, notamment en faisant rire Ludo à gorge déployée, comme si c'était drôle, une fille, comme si c'était fort en jeux vidéos, une fille ! Le jour du slip d'Anne Percin. Un pantalon brun, un sweat-shirt à capuche et des chaussettes bleu marine, un slip vert kaki... que font ces vêtements ternes sur la chaise à la place d'une robe à fleur( oh non c'est moche!) et d'une paire de collants ( "c'est nul les collants, ça descend tout le temps et ça fait une poche sous la culotte"). Mais qu'est-ce que c'est que ce cirque ? Coco découvre un corps qui n'est pas le sien et maman s'impatiente : "- Corentin ! Maintenant ça suffit, tu descends!
Coco ! D'un côté comme de l'autre, c'est maman qui appelle. C'est l'heure d'aller à l'école. Coco, debout ! Le temps d'émerger, que Coco soit Corinne ou Corentin, il faut un petit temps pour réaliser qu'il y a, d'un côté comme de l'autre, un petit problème. Je porte la culotte de Thomas Gornet. Quand Corentin se réveille, il est devenu Corinne. A peine le temps de réaliser, qu'il faut déjà s'habiller (en fille) faire un bisou (!) à une maman qui n'est pas la sienne et qui ne se rend compte de rien, et filer à l'école. A l'école ! Comment va-t-il s'en sortir avec les copines de Corinne ? Et dans la classe, Corentin devenu Corinne sans que personne ne s'en rende compte doit il se mettre à côté de "sa" copine qui n'en est pas une ou bien de son meilleur ami Ludo ? Il va devoir s'adapter à cette condition temporaire et il s'en sort pas mal du tout : ce point de vue va lui permettre de voir les filles différemment mais aussi de casser les règles implicites établies dans la classe entre filles et garçons, notamment en faisant rire Ludo à gorge déployée, comme si c'était drôle, une fille, comme si c'était fort en jeux vidéos, une fille ! Le jour du slip d'Anne Percin. Un pantalon brun, un sweat-shirt à capuche et des chaussettes bleu marine, un slip vert kaki... que font ces vêtements ternes sur la chaise à la place d'une robe à fleur( oh non c'est moche!) et d'une paire de collants ( "c'est nul les collants, ça descend tout le temps et ça fait une poche sous la culotte"). Mais qu'est-ce que c'est que ce cirque ? Coco découvre un corps qui n'est pas le sien et maman s'impatiente : "- Corentin ! Maintenant ça suffit, tu descends!
Corentin ? Elle a bien dit Corentin ? Mais je m'appelle Corinne moi!". Sauf que 1, 2, 3 plouf, on ne sait pas comment, mais la voici devenue un garçon, habillé(e) en "non-couleurs" qui doit se rendre à l'école sans même un bisou maternel, sans un ma puce, ma chérie, ma cocotte, et vite vite vite sous peine d'être en retard. Elle en a gros sur la patate, Corinne, au moment où la cloche sonne, au moment où elle doit se ranger à côté de ce lourdaud de Ludo. Et ce n'est pas fini, ses copines l'ignorent et la voilà à la récré troquant des cartes Champion Cheaps et parlant jeux vidéos. Mais au moment de la cantine, elle n'en peux plus, les larmes coulent. Risée générale. Arrivera-t-elle à surmonter l'épisode ?
Deux narrations joyeuses qui se croisent dans un univers et avec des personnages communs, un échange de genre pour un laps de temps court qui permettra aux personnages et aux lecteurs de décoder et de mieux connaître l'autre genre. Comme un lissage et un pas vers l'égalité. Un livre sympathique à mettre entre toutes les mains des 8-10 ans sans souci aucun et sans en faire un foin. Aucun !
De tous les printemps, je choisis celui des œillets ou celui des poètes, de tous les printemps, vraiment. Et je vous invite à rejoindre vos librairies indépendantes locales pour aller découvrir et acheter les livres que vous verrez cités par ici et par là, certains ont été chroniqués sur ce blog, et même été coups de cœur. Soutenons les auteurs, les illustrateurs et les éditeurs de livres jeunesse. Achetons des livres, éteignons la télé, faisons germer les graines de culture et d'égalité dans les têtes des bambins. Quant à moi, je vais aller relire Fahrenheit 451 de Ray Bradbury de ce pas, dans mon lit, en pyjamas, mi-habillée, mi à poil(s), quoi.
Revue de web...
* Interview de Sylvie Garcia, éditrice aux Editions du Rouergue, par Les histoires sans fin : Ici
*L'édito de la lettre électronique Nénuphar, La Mare aux mots : Ici
*Livres Hebdos : Ici
*La tribune de Sylvie Vasselot, directrice du Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil, sur le.monde.fr " Non Monsieur Coppé les livres pour enfants ne sont pas des manuels de morale " : ici
*Communiqué de la Charte des auteurs et des illustrateurs jeunesse : Ici
Merci Drawoua pour cette chronique, après l'édito de la marre aux mots reçu hier, ... il y a des gens totalement normaux dans ce pays, sensés, sains, heureux, positifs, constructifs, et humains... quelle bonne nouvelle !!!!
RépondreSupprimerAu début, j'ai suivi le feuilleton, un peu effarée par tant de bassesses et de manipulation, puis j'ai ressentie une terrible envie de vomir, en lisant les commentaires sur le site de la soupe de l'espace, ne sachant plus trop bien si je n'étais pas en plein cauchemar...me demandant si j'étais toujours en France en 2014. Après vérification, il semblerait que je n'ai ni changé d'époque (pourtant ça ressemble bien à l'obscurantisme ...), ni de pays (ha bon, on est bien dans le pays des droits de l'homme ?). Bref, je ne dirais pas mieux que toi, "Mais où va-t-on" ? J'ai un peu l'espoir que l'on soit plus nombreux à le penser que ceux qui on littéralement "pété un plomb" !
Je m'en vais de ce pas relire cet excellent petit ouvrage pour me replonger dans le bain et le mettre également sur mon blog http://casalaurette.over-blog.com/. Peut-être que si l'on cumule les chroniques positives, on ferra basculer pour un petit moment au moins cette odeur d'égout qui règne!!!
Allez j'en profites pour te demander une petite contribution. Je fais en ce moment une récolte de petit bonheurs, histoire d'apporter un peu de légèreté et de poésie et ça me plairai assez de te lire.
A très bientôt. Laurette.