mercredi 21 août 2013

Les vacances, happy end ?

Aéroport un jour de grand beau. Nuit agitée du balai et de la serpillière. Rangement de l'hébergement, classe appartement familial dans le nord de la Corse. Il est temps, donc, de rentrer. De boucler les valises. 20 kg et même un peu plus dans l'une - cette fois-ci, elle n'a rien dit l'hôtesse, lors de la pesée. Quelques unités dans les deux autres. Celles des Minis qui ont tant grandi, tant changé depuis la première fois que l'on a mis les pieds dans cet appartement.
Il y a deux ans. Quelques mois après le drame, mes parents nous avaient embarqués dans leurs valises. L'année dernière, j'avais fait le grand saut, seule avec mes deux petiots. Petiot, c'est un mot à lui plus qu'à moi. L'année dernière, les vacances n'avaient pas été faciles. Elles l'ont été plus, cette année. Et pourtant, j'ai comme l'impression d'être passée à côté par instant. Un petit peu à côté. Elles n'étaient pas ratées. Il faisait beau, l'eau était aux petits oignons - enfin au sel ou chlore pour être plus précis - et à la bonne température. Les vacances ? Un peu courtes, un peu seule parfois, dans un trio en vase quasi clos, un appartement presque hermétique et pas de baisse de régime. Il en faut de l'énergie quand on a la responsabilité d'un Petit Pois de 5 ans et d'une Grenouille de 4. Pas de relais, pas de mise en veille. Un rythme plus détendu tout de même. Vraiment, c'était bien mieux. C'était bien aussi. A certains moments. Moins à d'autres. J'ai eu peur au tout début, quand j'ai eu à manger de la purée de [Petit] Pois. Et puis finalement, lui aussi, il a réussi à lâcher prise, à se détendre et à profiter. A moins que nous n'ayons réussi à le faire ensemble ? Moi, plus maman qu'autre chose, plus solo qu'autre chose aussi, je suis parfois juste passée à côté. Un peu en marge, un peu bancale, un peu boiteuse, nourrie cependant de leurs sourires, de leur plaisir, de nos relations aussi, de plus de légèreté qu'auparavant, de soleil, de vitamine D et d'eau à 25°C. Parce qu'il y a cela dans les vacances aussi, du lien, se retrouver sans contrainte, prendre le temps de tout, d'être à côté du temps qui passe justement. Jouer, lire, déguster, improviser, lâcher, délester. A un cheveu, c'était presque réussi. Et je ne vous parle pas du cheveu qui a attrapé le pou. Maintenant qu'ils sont un tout petit peu plus grands, maintenant que je suis un peu plus solide dans mes choix de parent solo, j'ai cette envie de tourner la page, de boucler la boucle. De boucler les valises  corses pour un temps et d'envisager un autre lieu, un autre mode de vacances. Aéroport donc, un jour de grand beau. Des valises sur des tapis roulants. Enregistrement. Décollage imminent. Retour à la maison. Fin de la parenthèse, retour à l'envoyeur, retour vers l'employeur, sans avoir l'impression d'avoir eu tant de temps. Drôle de sensation. Une sensation qui s'estompe d'ailleurs au fil des jours, au fil des heures qui s'accumulent sur le compteur, comme si de l'eau était passé sur les couleurs. 


Je n'ai pas lu ni écrit tout ce que j'aurais voulu lire et écrire, mais ils m'ont quand même laissé un peu plus de temps à moi que l'an passé. Ils grandissent. Moi aussi. 
Il y a eu cette photo que j'ai prise avant mon départ, avec des piles et des piles de livres iCi. Mais il y a eu un tri à faire, des kilos à enlever d'une valise trop chargée à l'aéroport, au départ. Quelques livres sont restés sur le carreau. Pas lus. Retour à la case départ, sur la Pile à Lire. Il y a eu ceux que je vous ai chroniqués sur post-it. Celui que je suis en train de finir, ceux qui ont fait le voyage mais qui n'ont pas été ouverts. Même pas la première page. Il y a eu ceux qui avaient échappé à la photo. Ceux que j'avais lus avant et pas encore chroniqués, ceux que j'ai lus pendant. Pas encore chroniqués non plus. Au tant vous le dire, mais vous le savez déjà que j'ai du retard. Ce n'est pas sur mon blog que vous ferez rentrée littéraire avec lectures et chroniques avant que les livres ne soient disponibles dans vos librairies, dans vos mains. Enfin, si, peut-être, une rentrée littéraire. Mais alors ce sera celle de l'année dernière !

Et puis la rentrée, la rentrée, c'est bien joli, mais on a encore un tout petit peu de temps avant d'en parler non ? Alors puisqu'il nous reste quelques jours encore sans école, profitons en pour envisager le pire. Et si jamais jusqu'à présent vos vacances sont réussies, sachez qu'il n'est pas trop tard pour que ça foire.
D'ailleurs voici... 

  Comment (bien) rater ses vacances d'Anne Percin. Maxime, adolescent dans presque toute sa splendeur ne passera certainement pas l'été avec ses parents. Sa petite sœur non plus d'ailleurs. Elle ira en camp de vacances et lui, c'est décidé, il rejoindra sa grand-mère en région parisienne. Il l'aime bien sa grand-mère, Mamie Lisette. Elle cuisine bien, elle est drôle et puis c'est sûr, elle le laissera faire à peu près ce qu'il veut. Ordinateur - tout neuf  ou presque et haut débit -, tchat, cerisier, grenier et placards d'instit' retraitée. Quitte à passer à côté de ces vacances là, autant que ce soit chez elle, au Kremlin, pas bien loin du périph' parisien. Sauf que Maxime a beau avoir le sens de l'humour, de la répartie, le sens de la formule aussi (un peu trop peut-être) : il n'a pas de bol. Et quand on dit pas de bol, c'est vraiment pas de bol. Accident ménager, voilà mamie sur le carreau, un petit malaise la conduit à l'hosto. Ses parents sur le GR20, rando corse, sont injoignables. Il va se retrouver un peu trop seul. Entre mamie à l'hôpital et la maison à gérer, tout va vite se compliquer. Et il est vrai que le quotidien n'est pas si facile à gérer quand on est seul et encore gamin... De quoi remplir le roman de multiples péripéties, de jeux de scènes, de jambes et de mots qui en font un roman léger et rigolo, adapté pour des pré-ados vacanciers qui n'ont qu'une envie, glousser ! Pour les adeptes, il y a même une suite :  Comment (bien) gérer sa love story ; Comment devenir une rock star (ou pas). Personnellement, je m'en tiendrai là, mais j'ai lu le dernier roman de l'auteure, Western Girl, dont je vous reparlerai prochainement. 

Comment (bien) rater ses vacances, Anne Percin, 
Editions du Rouergue, Collection doado - 2010 - 11,70€ - à partir de 12-13 ans. 

Retrouvez des chroniques sur ce tome et sur la trilopgie... chez Kik, chez Carole, chez Pépita ou ici , chez Hérisson, chez Sophie


Je ne peux pas vous laisser sans un clin d’œil géographique et d'actualité pour des lecteurs un tout petit peu plus jeunes. Dans sa collection Contes et légendes, les éditions Nathan, ont sorti ce été un recueil Légendes de Corse. Treize histoires traditionnelles remaniées et contées par Francette Orsoni et illustrées par Benoît Springer (juin 2013 - 7,90 € - à partir de 9 ans).

2 commentaires:

  1. Très bel article...Nostalgique,certes, mais le soleil n'est pas loin...
    La rentrée littéraire...celle de l'année dernière était pas mal, non?

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  2. Des vacances presque réussies, un peu de temps, pas forcément que pour toi mais pour un peu autre chose, avant de reprendre le rythme de l'année...
    Je n'ai toujours pas lu la suite de Comment bien rater ses vacances, mais je pense le faire à l'occasion :)
    Bon retour chez toi, avec tes piles de livres!

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