mardi 22 mars 2016

C'était un jour à pleurer

Je ne sais pas si c'est parce que c'était un jour à pleurer. Ou si parce que la touche pause est oubliée depuis longtemps. Ou si pour une interview que je devais mener, j'avais dû lire une masse d'études et d'articles concernant les familles monoparentales et que ça me tournait dans la tête. Je ne sais pas si c'est parce que c'était un jour à pleurer. Ou si c'était parce que je n'avais pas assez dormi. Ou que pour une fois j'avais trop dormi. Et osé rêver peut-être. Ou si parce que dans cet appartement de l'intermédiaire je me sens étriquée, comme dans ce travail établi comme intermédiaire et alimentaire, quand je m'en suis saisi. Et qui dure. Étriquée. Etriquée le jour, liberté la nuit. Je ne sais pas si c'est parce que c'était un jour à pleurer. Ou parce qu'après une parenthèse enchantée, je devais y retourner. A l'étroit. A l'ennui. Ou si parce que je suis trop frustrée de ne pas pouvoir écrire plus, réaliser des projets qui me ressemblent. Comme ces histoires qui prennent la voie lactée, la voie rêvée. Et celles qui attendent, dans un coin de cahier, dans un coin de ma tête, que je trouve le temps, que je le prenne, que je le vole. Ou si parce qu'il est difficile de ne pas pouvoir se poser, se reposer sur une épaule. Lâcher prise. Ou si j'ai pleuré en pensant au dernier soupir. Je l'ai fait aussi. Ou si c'était une musique. Elle était aussi. Ou si je commence à me dire, à réaliser qu'il y a cinq ans, un rouleau-compresseur a roulé sur moi, volant l'aimé et une partie de ma vie. Et suis-je, moi maintenant. Ou en suis-je. Retour de Paris, comme à chaque fois, pas besoin de retourner dans le quartier, la ligne six suffit. Je ne sais pas si c'est parce que c'était un jour à pleurer ou si c'est parce que je n'avais pas encore pleuré du mois de mars, c'est le printemps. De l'anniversaire de cette robe verte et vieux rose. Je ne sais pas si c'est tout simplement parce que le ciel ce matin là était juste fabuleux. Mais quand je l'ai vu, puis quand j'ai vu apparaître une énorme boule orange, des rais de lumière fascinants donnant sur les champs inondés après la tempête, un soleil énorme. J'étais sur la route. Rien n'était arrivé. Je me suis mise à pleurer. Et la suite s'est dessinée toute seule. J'ai pleuré toute seule, dedans, du premier cheveu blanc à l'extrémité de mes pieds glacés. Glacés comme le liquide que répand la folie dans la vie des sensés. Et la mort aussi. 

3 commentaires:

  1. Je t'embrasse ma chère Drawoua. J'aimerais tellement prendre un peu de ta fatigue, un peu de ta peine, un peu de tout ce qui t’oppresse pour que ta vie soit plus douce. Je te souhaite un week-end qui te permette de respirer. ♥

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  2. Je t'envoie des belles pensées, j'espère que ma surprise te plaira, et égayera tes pensées. J'espère que de belles histoires comme celles-là naîtront encore, quelque soit le temps dont tu as besoin pour les écrire !

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