vendredi 19 décembre 2014

Fin de semaine à cloche pied... Deux romans jeunesse pour les plus grands

Dessin de Grenouille 5 ans !
... Je vous parle de quelques titres encore ce week-end et ensuite je ferai comme les enfants : en vacances ! Je suis sûre que vous ne m'en voudrez pas. Après une semaine intense en lessives, me voici lessivée à mon tour. Je ne suis pas passée au sèche-linge mais ça s'est joué à un cheveu et trois moutons (vous savez ceux qui se créent sur le filtre de la porte de ladite machine). Cette semaine j'ai passé toute la maison à 60 °C. Je m'en serais bien passé. Maintenant, bon an mal an, va falloir repasser ce qui n'est pas très bien plié, et pour ça je n'ai ni la compétence ni les diplômes. Ça craint. Et au milieu de tout ça un sapin. Des cadeaux à boucler, empaqueter, cacher, on en est tous à peu près là. Je ne sais pas si j'ai jamais été si en retard pour fignoler. Finir devrais-je dire parce que je ne vais pas le faire au pinceau à trois poils mais plutôt au rouleau. A bout du rouleau. Un petit élan d'énergie pour vous parler de deux romans phénoménaux que j'ai eus grand plaisir à lire et qui pourraient peut-être vous donner une ou deux pistes supplémentaires s'il en fallait pour clore l'année. 
Humains de Matt Haig. Éminent universitaire à Cambridge, le professeur Andrew Martin chercheur en mathématiques, est arrêté nu, de nuit, à proximité de l'université. Andrew Martin, donc. Son enveloppe corporelle plutôt, son apparence, volée par un extraterrestre qui l'a non seulement dézingué, squeezé, effacé de l'univers, mais qui a également pour mission d'en faire autant avec son entourage professionnel et intime, en un mot avec quiconque aurait appris que l'illustre chercheur avait enfin réussi à  démontrer l'hypothèse de Riemann sur les nombres premiers. Glacial, mu par aucune émotion, le Vonnadorien prend la place du professeur en décrivant froidement mode de vie, coutumes, habitudes, alimentation, relations, culture des Humains. Incroyablement drôle, sérieusement incisif, tragiquement décapant. Pour éliminer toutes les personnes suspectées sans attirer les soupçons, il doit à la fois apprendre ce qu'est l'humanité et tenter d'intégrer une famille comme si de rien n'était. Périlleux avec une épouse que son prédécesseur avait délaissée et trompait, épineux avec un ado mal dans sa peau, en colère et suicidaire. Et c'est cependant ce qu'il fait. Et puis le ton glacial tiédit, le chien s'adopte, la musique fait vibrer, les caresses touchent l'agréable, comme s'il s'agissait d'un peu plus que "pétrir son anatomie", le beurre de cacahuète aussi. Notre héros se voit infecté par les émotions, les plaisirs, petits et grands, et si laconisme et distance sont l'étoile polaire de son analyse, il lui devient difficile de faire sans ces drôles de sensations que sont les émotions et qui font que l'être humain est ce qu'il est. Une narration virtuose, un foutu roman fantastique dans tous les sens du terme qui met en exergue la condition humaine, à engloutir dès 14 ans et sans limite d'âge. *** Coup de cœur*** philosophiquement phénoménal pour ce romand dont je découvre l'auteur et bravo à la traductrice Valérie Le Plouhinec.
Les autodafeurs de Marine Carteron. "Le choc a été très violent. Le camion a surgi de nulle part et a percuté la voiture de plein fouet avant de l'envoyer par-dessus les glissières de sécurité terminer sa course contre un grand chêne". Voilà comment est mort le père d'Auguste Mars, 14 ans, dont la vie bascule simultanément. Pas seulement parce qu'il a perdu son père, non. Surtout parce que ce dernier avaient des activités secrètes, que cette mort se révèle non accidentelle et que Gus doit prendre la relève. C'est incontournable, une mission en héritage, il ne peut plus y échapper. Durant toutes ces années, sa mère avait voulu l'en écarter. Il devient gardien dans la Confrérie. Une société dont font partie les membres de sa famille, son nouvel enseignant de français aussi. A leurs côtés, il doit lutter contre les Autodafeurs, un groupuscule international mystérieux qui veut contrôler Histoire et savoir en en détruisant la meilleure forme d'évolution et de transmission : les écrits, livres et manuscrits pour effacer les mémoires. A leurs côtés, non, à côté plutôt, Césarine, la petite sœur de Gus. Elle est ingénieusement autiste asperger. Aussi brillante qu'asociale, aussi perspicace qu'imperméable au second degré, aux images et aux métaphores. Elle partage avec lui la narration à la première personne du singulier, un chapitre sur deux en focalisation interne via les pages de son journal intime. Et puis il y a Néné, inénarrable balourd, qui deviendra incontournable, solide et sincère ami. Et que dire de Bart, ami ou ennemi ? Mon frère est un gardien, premier tome de la trilogie des Autodafeurs fais bien plus que planter le décor d'une intrigue qui envoie du steak (rouge, avec du sang dedans, de la bagarre, de l'aventure, des secrets et même de l'amour, le tout relevé par un peu plus qu'une pincée d'humour). Le tome 2 est déjà disponible. Il n'y a plus qu'à se mettre à table. Bon appétit, lecture en cours ici et *** coup de cœur*** forcément.
Ce premier tome vient de recevoir le prix Handi-livres 2014 catégorie ados : bravo pour le personnage de Césarine formidablement Asperger qui offre une vision du monde toute particulière, souvent source des scènes d'humour établies sans lourdeur et toujours avec respect et bienveillance.

*** Les références ***
Humains de Matt Haig - Editions Hélium - août 2014 - 15,90 € - Dés 14 ans
Les Autodafeurs - Tome 1 Mon frère est un gardien de Marine Carteron - Editions du Rouergue - mai 2014 - 14€ - Dés 11 ans


La petite bibliothèque Jeux malins et cassse-têtes. Dans une jolie boîte cartonnée représentant une bibliothèque, Larousse présente six titres de petits jeux et de casse-têtes : Tangrams, ficelles et élastiques, magie et illusions d'optique, origamis, allumettes et casse-têtes, énigmes et messages codés, sudoku et logique, jeux de lettres et devinettes. Un cadeau à partager en famille (accessible aux enfants dès 8 ans) pour titiller logique, mémoire et matière grise. Le packaging est élégant. Un petit tiroir cache un tangram et des cartes d'illusion d'optiques. Le petit coup de pouce cadeau !

Editions Larousse - octobre 2014 - 17,45€ - à partir de   8 ans - pour toute la famille.

2 commentaires:

  1. Les deux romans ado me tentent bien ! Ils sont notés dans la (très très longue) liste de mes envies...

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  2. Coucou,

    J'ai très très envie de lire les autodafeurs...

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