dimanche 16 novembre 2014

Chienne de vie

Hier matin, j'ai retrouvé Cassia-Flora sans vie. Avec elle se ferme la dernière page d'un livre autour d'une race d'exception qui était la passion du papa de mes enfants, de mon mari : le Mâtin Napolitain. Elle et son acolyte Azzuro des Mines du Roi étaient d'ailleurs arrivés avant la naissance de nos enfants. Ces derniers  ont donc grandi avec eux : ils sont présents dans tous les albums photos au fil du temps. Tout le temps ! Photos de transat, de promenades en poussette, de petit suisse en chaise haute, à travers le parc, dans l'aire de jeu... Ce week-end, je n'ai pas écrit. J'ai parcouru des dizaines d'images qui ramènent avec elles un flot de souvenirs sur une dizaine d'années et la vie de famille brisée. Quand mon mari est décédé, je me souviens coucher les enfants à la sieste ou le soir et elle était là, pour me dire que je n'étais pas toute seule. Quand je pleurais dehors sur les marches de notre ancienne maison, elle était là aussi, glissait sa grosse tête sous mon bras ou la posait sur mon épaule. Elle allait aussi chercher son ballon pour m'inviter au jeu. Tu crois vraiment que je vais jouer au foot ? Et je le faisais. Gros sur la patate. J'en ai gros sur la patate. Un peu comme ses 86 kg. C'est arrivé d'un seul coup, comme ça, sans que je ne m'y attende, sans signe avant-coureur, si ce n'était son âge, 7 ans. En plus d'être exceptionnelle, elle n'a eu aucun souci de santé, elle connaissait à peine le vétérinaire. Fait rare pour cette race.
J'ai jeté son doudou à la poubelle ce soir. Drôle de sensation, il avait traversé les jours, les années, les dents de laits, les mâchoires d'adulte et les déchiquetages en tout genre sans que je ne sache pourquoi. Pas les tapis, les dizaines de tapis, les serviettes en éponge, les couvertures ou mes jeans. Il n'aurait pas dû lui "survivre", mais ça je le savais depuis que je le lui avais donné, quand elle arrivée dans notre maison à deux mois... Elle était là. Tout le temps. Pas toujours tout près mais jamais très loin. Elle n'est plus là. Il va juste falloir que j'apprivoise la situation. C'était la chienne de mon mari, elle est devenue la mienne par substitution sans avoir vécu la vie qu'elle aurait dû, ni moi non plus d'ailleurs. Ce texte et mon bouleversement peuvent paraître indécents, mais avec elle, c'est vraiment notre ancienne vie de famille qui se termine à jamais. 
Je vous laisse relire ces quelques chroniques, je l'évoque de temps en temps sur le blog, si ça vous dit et je reviens dans quelques jours quand j'aurai à nouveau le cœur à l'ouvrage. Pour l'instant cela remue trop de choses pour que je puisse écrire. Excusez m'en.







Drôle de compagnie Ici

Molosse, Mamie et Médor... Ici

Harry Potter, Ego, Sorcières et chien de Compagnie iCi

Ma grosse truffe... Ici




10 commentaires:

  1. Ces gros chiens en imposent beaucoup trop pour moi pour que je dise que j'aurai bien aimé lui déposer une bise sur la truffe.
    Par contre fais toi chauffer un thé et sort quelques biscuits du placard de ma part pour lire un bon bouquin sous une couette, qui pourrait peser le poids de ton chien.

    RépondreSupprimer
  2. Courage! Pour toi, pour les enfants.
    Et prends ton temps!
    Il n'y a pas vraiment d'autres mots car les larmes aux yeux à te lire ne s'écrivent pas...

    Blandine

    RépondreSupprimer
  3. Il n'y a rien d'indécent dans l'affection que l'on peut porter à nos bêtes. Ils sont toujours là, nous apportant bien plus que l'on peut le croire ou même l'espérer...
    Je te souhaite bon courage, ainsi qu'aux enfants et je t'envoie plein de bonnes ondes pour t'aider à passer ce cap difficile.

    RépondreSupprimer
  4. Gloups...
    Pas facile, tout ça...

    Des bises et des pensées vers toi et tes enfants ♥

    RépondreSupprimer
  5. des bises de courage, je pense bien à toi et à Grenouille et petit pois <3

    RépondreSupprimer
  6. Je pense à toi Sandra, et à tes deux petits......

    RépondreSupprimer
  7. des pensées en forme de gros câlins aux habitants de la maison rouge
    même de loin, j'y tiens <3

    RépondreSupprimer
  8. Qui y verrait de l'indécence n'y comprendrait décidément rien...
    Plein de tendresse à vous trois et une énorme pensée tout aussi tendre pour cette chère Cassia...

    RépondreSupprimer
  9. C'était un membre de votre famille,et bien plus, le symbole d'une autre vie, je comprends ton chagrin... Bisous, j'espère que le temps adoucira votre peine.

    RépondreSupprimer
  10. Ne t'excuse surtout pas de cette présumée indécence, au contraire, un animal est parfois bien plus proche que des personnes de notre famille qu'on croise plus qu'on ne vit avec.
    Je t'embrasse.

    RépondreSupprimer