lundi 10 mars 2014

Trouver l'équilibre...

Ce n'est pas facile. Un pas devant puis un autre, le regard sur les pieds ou loin devant, vers l'horizon, je les traîne parfois, les tire vers l'avant, ils suivent, je les pousse, ils y vont, à d'autres moments, ils me prennent la main, m'emmènent vers demain, me parlent d'hier, de comment c'était avant. Je ne sais pas tout. Je ne sais plus. Je me perds parfois, et j'essaie de garder le regard vers devant, en passant toujours un peu à hier. Dans quelques jours cette semaine, c'est un anniversaire de mariage. Il n'était pas si léger parce que la maladie s'était déjà installée. Mais il n'était pas lourd non plus, ni plombé parce qu'on regardait devant, en y croyant. Quelques années plus tard, nous avons eu des bébés. Quelques années plus tard encore, nos bébés sont devenus grands. Moins une première dent de lait, plus une ou deux cicatrices, dans la main, sur la tempe, quelques kilos qui yoyotent, des cheveux qui poussent ou qu'on coupe. Des ongles que je n'ai jamais rongés. Lui oui. Elle, la petiote, fait comme lui. Une évolution en marche, en route, tous les jours. Je n'avais pas envie aujourd'hui de vous parler des histoires des autres, bien que je les aime tant, de prendre la plume légère, quand j'ai le cœur lourd et que les questions, les questions sans réponse tourbillonnent. Où vais-je ?
Dans quelques jours, je serai en congés, seule, avec mes enfants, je leur dirai peut-être, il y a 9 ans (9 ans, j'ai dû calculer deux fois pour l'écrire, pour être sûre, oui 9 ans !) nous nous mariions. Savions-nous déjà qu'il y avait du plomb ? C'est marrant, ma gorge se serre souvent là. Quand j'y pense, à cet endroit. Ce n'est pas marrant en fait. C'est comme si par instant il fallait faire mousson. Moussons. Mousse à bulles - vous avez chanté vous, le petit dragon, petit ? - bulles de savon. Un petit peu de léger. Faire des bulles de savon, ils adorent. Un petit peu de léger. Retrouver les bambins laissés quelques jours chez les papys et mamies et projeter un rendez-vous au spectacle, un spectacle pour enfants en guise d'anniversaire de mariage. Et des congés aussi, des congés, du temps juste pour nous, comme si l'équilibre était retrouvé, comme si je parvenais à avancer, comme si j'étais à peu près bien dans mes boots et dans mes bask. A peu près. Les pieds sur terre. Et eux aussi. Fragile tout de même, sans que cela n'y paraisse tout le temps. Et eux aussi.

4 commentaires:

  1. très beau texte Sandra, émouvant bien sûr. Très juste. Bon courage et mille pensées.

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  2. Comme c'est triste..

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  3. Il faut parfois regarder un peu en arrière (mais pas trop !) pour pouvoir mieux se projeter et avancer... C'est une question de survie...Je t'embrasse ainsi que les enfants.

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  4. Oui très beau... très émouvant...
    Je te souhaite moins de plomb et plus de légèreté de coccinelle. Bon courage Sandra !

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