dimanche 16 mars 2014

Drôle de compagnie...

Il faisait 20 kg à deux mois quand il est arrivé chez nous. C'était Zou, un chiot Mâtin Napolitain, qu'Il avait rêvé d'avoir, qu'Il avait choisi avec soin et attendu avec patience. Il le voulait et je lui ai dit oui. Quelques semaines avant sa disparition, Zou est subitement mort comme par anticipation, c'était un premier janvier aux urgences vétérinaires de Nantes. Aujourd'hui, j'ai comme animal de compagnie un molosse extraordinaire - entendez qui sort de l'ordinaire - elle s'appelle Cassia, c'est une Mâtine qui pèse plus de 4 fois 20 kg. Elle est arrivée après Zou, pendant Zou, avant notre premier enfant et elle les défendrait bec et ongles, nos enfants, s'il le fallait. Pour le reste, elle est éduqué au "Pouet-Pouet", à la madeleine (sur les conseils de son éleveuse) et à la bouteille vide en plastique, son jeu favori. Après elle, il n'y aura plus de gros chien. Après elle s'achèvera une aventure de plus d'une dizaine d'années auprès d'une race que je ne connaissais pas avant. Avant lui. Mais cette histoire là n'est pas encore finie. 


Drôle de compagnie ? Oui probablement. Mais pas autant que Kako, Kako le terrible, l'hippopotame gardé en captivité au zoo du Jardin des plantes de Paris qui a vraiment existé, qui a vraiment croqué. C'est l'histoire que narre Emmanuelle Polack, illustrée par Barroux dont le style et l'univers remarquables font un album qui l'est tout autant. Âmes sensibles s'abstenir, cette histoire n'est pas l'histoire du soir pour un doux bonsoir, non, pas. L'hippopotame qui n'a jamais quitté son instinct aussi animal que féroce clôt l'histoire en croquant son soigneur, 7 années de bons soins, certes. Mais captif ne rime pas avec inoffensif, loin s'en faut et pas du tout de happy end en clac de fin. Mais une mâchoire, une grosse, une énorme qui se refermera sur l'homme. Entre collages, dessins et peintures, les illustrations de Barroux sont terribles et donnent à l'album son caractère et sa force. La représentation de l'hippopotame est particulièrement intéressante et réussie. Réalisée avec des photos et des cartes postales qui représentent l'animal et le zoo, fin 19e, début 20e, date du dramatique fait divers, sa taille grossit, grandit dans la page au fur et à mesure que l'animal prend de l'âge et de l'importance, jusqu'à prendre presque la double page, format dit à l'italienne de l'album, en laissant juste la place à deux petits pattes qui pendouillent, celles du gardien, et à son tout petit chapeau. Chapeau, Barroux.

Billie du Bayou - SOS Garp en Détresse de Séverine Vidal et Ronan Badel. Billie, elle est drôlement jolie, un petit nez à la retrousse, des yeux pétillants et des petites nattes dans les cheveux, tout  plein, avec des petits nœuds pour les amadouer, il ne faudrait pas qu'ils gênent l'énergique gamine en salopette bleue. Billie, vie dans le bayou,  un bout de marécage, de Mississippi un peu croupi. Etats-Unis. Là-bas, il y a des animaux sauvages, des notes de musique rebelles aussi, celles du jazz dont le lecteur pourra retrouver les saveurs grâce à 5 flashcodes qui illustrent l'histoire. Une héroïne hors du commun, donc, plusieurs tomes en route, celui-ci est le second et peut se lire indépendamment du premier sans souci d'autant que la famille et les amis de Billie sont systématiquement présentés. Les boys, Will, Owen et Flynn, Martha, Mama Sara, mais surtout il y a Garp, et Garp, attention les yeux, c'est un animal de sacrée compagnie, ou plutôt un sacré animal de compagnie : un alligator femelle. Quand celle-ci disparaît soudainement, Billie se bile et a de bonnes raisons de le faire. Impossible de retrouver Garp et le passage d'une camionnette vantant les mérites d'une assiette d'alligator ne présage rien de bon, non, vraiment rien. Billie a ses amis et plus d'un tour dans le ciboulot, elle découvrira bientôt ce qui se trame et la sortira de ce guêpier. Happy end - ouf - et même les affreux mangeurs d'alligators prendront bien une petite part du monde selon Garp, à savoir qu'on lui serve du mademoiselle et de l'ananas. Billie du Bayou, c'est une série d'albums vraiment chouettes, joyeux, frais, colorés et sensibles. J'aime beaucoup la patte de Séverine Vidal qui fonctionne très bien avec Ronan Badel. L'illustrateur offre à l'univers de Billie des personnages plein de vie et une dimension graphique aussi chaleureuse que réaliste. Bien sûr que c'est réaliste d'avoir un alligator qui joue de la harpe comme animal de compagnie. Bien sûr ! 

* * * Les références * * * 
* Kako le terrible de Emmanuelle Polack et Barroux, Editions La joie de lire - septembre 2013 - 14,90 € - à partir de 7 ans.
* Billie du Bayou -  SOS Garpe en détresse de Séverine Vidal et Ronan Badel - Editions L'élan Vert - septembre 2013 - 13,50 € - à partir de 7 ans.

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