mercredi 18 septembre 2013

Des bêbêtes en thématique...

Je vous avais promis la thématique, et la voici, la voilà, comme les mouches qui rentrent dans la maison à cause d'un petit coup de froid, les araignées du soir, espoir, les escargots d'il pleut, il mouille, elle arrive ! Comme les fourmis bêcheuses, les papillons de nuit, non les mites en fait, comme les cigales qui se font la malle, les scarabées qui se font les blés, les coccinelles, demoiselles, on ne dit plus mademoiselle, sauf quand on est rouge à pois noirs, comme les chenilles processionnaires, c'est toujours mieux que procédurières,  surtout si elles s'en prennent déjà à quelqu'un qui bat de l'aile. Elle arrive, la thématique. Même pas peur, des bêbêtes. Loin de là. Enfin, loin de là, ici. Je ne vous parle pas de scorpions, de mygales, de frelons. On est d'accord. Je vous parle de bestioles, d'insectes, d'araignées, de ver de terre et autres je vous parle de larves, de trucs qui bavent, qui croquent, tiens tu as vu maman les grandes dents pour manger un tout petit bout de pomme. Limace, grosse et orange, sur le chemin d'un arrêt pipi sur le gazon. Je vous parle des papillons qui volettent sur des petites fleurs, des abeilles, rares. Des guêpes qui débarquent au premier poulet. Ou de gendarmes aussi.
Vous savez ces punaises rouges et noires que l'on voit partout partout. Je vous parle des moustiques qui nous mangent, d'acariens qu'on voit à l'oeil nu, pas des autres, je les aspire, de libellules qui bullent, de mantes, de scarabées, de doryphores, je vous parle de patates, de celle que j'allais voir avec Monsieur Toile, dans le potager de mon grand-père. J'étais minus. Ou du doryphore. Que l'on y retrouve, entre autres. J'ai appris ce nom petite, sur le tas. Sur la motte. L'ennemi juré du jardinier cultivateur de patates. Horreur ô doryphore.  Monsieur Toile parlait peu et j'étais bavarde. Monsieur Toile me montrait les doryphores, qu'il écrasait. Résultat, je n'aime pas trop trop les patates. A moins qu'elles ne soient douces. Et j'aime bien les doryphores. Et j'ai une pensée à la motte de chez nous pour Monsieur Toile qui a dû partir il y a bien longtemps. Parce qu'il me semblait déjà si vieux et que je devais avoir 4 ans. Pas plus.
La Toile
J'adorais mettre les mains dans la terre. Et regarder les doryphores. Et je me souviens de ces toutes petites araignées rouges, minuscules, il y en avait à foison. Bien plus tard, j'ai su que c'était des aoûtats. Rien à voir, presque. Il y avait aussi les escargots sous les campanules. J'avais le nom des escargots, bien sûr, quand j'étais petite. Pas celui des campanules. Chez mes grand-parents. De tas et des tas d'escargots à observer. Sous les hortensias aussi. Le paradis des petites bêtes. Chez mes grand-parents, toujours. C'est marrant, en écrivant, je m'aperçois que je n'ai pas planté beaucoup de choses de-ci de-là à la Maison Rouge. Mais il y a un pied d'hortensias près des campanules. Et ce Monsieur Toile, ce jardinier qui n'avait de Toile que le nom que je lui donnais, moi petite ? C'est peut-être ce magnifique album qui m'y a fait penser.
La Toile, d'Isabelle Simler. C'est avec cet album magnifique que je découvre les Editions courtes et longues. C'est avec cet album splendide que j'ouvre ma thématique sur les insectes, les petits bêtes. Il n'y a pas d'âge pour regarder, admirer, ce livre aux illustrations réalistes, aux croquis et aux noms précis. Des feuilles, dans un paysage, le vôtre, le mien, n'importe lequel ou presque. La faune. Une fougère. Des chatons. Chatons de noisetier, d'aulne, d'érable, de châtaigner. Chasse à la feuille. Une loupe. Une observation plus précise. Une punaise. Et toute sa famille, d'eau, de l'aubépine, à cornes, pie, du chou, à dentelle ou arlequin.
Des papillons, même immersion. Phalène, paon de jour, corail, ramoneur, et d'autres encore. Des coques aussi, des bogues, des cupules de glands, l'automne approche. Des fleurs, et des insectes encore et encore. Libellules, rosalies, perce-oreille.
Et des mouches et des mouches et des mouches. Et des moustiques. Et puis des plumes, j'y reviendrai dans quelques jours ou quelques semaines, sur les plumes. Et puis la toile, enfin. Énorme, splendide en noir et blanc d'abord, avec des yeux. Plein format, plein album, rectangulaire. Puis tout en couleurs, en dentelles, tout en talent. Bravo pour ce beau livre dont la grande qualité permettra aux plus petits comme aux grands de regarder, d'observer, de reconnaître et de nommer précisément petite bêtes et petite flore. *** Coup de cœur ***

La toile d'Isabelle Simler, Editions Courtes et Longues, janvier 2013 - 22 €


la Toile fait partie de la sélection Pépites, présentée sur A l'Ombre du Grand Arbre et vous pouvez lire la chronique de La littérature Jeunesse de Judith et Sophie  et celui de Za ici.

3 commentaires:

  1. Joli coup de coeur : )
    Vive les p'tites bêbêtes !

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  2. Voilà un livre que je n'aurais pas découvert sans ton article je pense ! Je le mets dans ma liste d'envies en attendant. Pour moi !
    Sinon tu aurais dit pour les enfants à partir de quel âge ?

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  3. Merci pour vos commentaires ! Pouffi, je ne mettrais pas d'âge pour cet album, je crois qu'il peut être apprécié dès tout petit (3 ans) avec lecture accompagnée et découverte commentée, et être apprécié aussi par des plus grands. Un très bel album vraiment pour tous les âges.

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