
Les rêves s'affolent de Jean Elias et d'Anastassia Elias.
Le texte sonne comme un poème
"Je rêve que je suis né
avec un chapeau
qui m'aurait permis
de changer de tête
Un chapeau oublié
dans le ventre de ma mère".

Plus tard je serai moi de Martin Page. "Séléna changeait de coupe de cheveux chaque semaine. Elle cherchait celle qui lui irait, qui la caractériserait, qui dirait quelque chose de sa personnalité". Séléna est une ado. Elle se cherche. Qui est-elle ? Qui elle sera, plus tard. Elle n'en a pas une idée précise. Ce qu'elle veut par contre, c'est "exprimer ce qu'elle [est] intérieurement". L'essentiel pour elle quand l'apparence ne fait que la servir, mine de rien, car elle ne veut pas admettre qu'elle passe tant de temps à s'occuper de son paraître. Une ado, donc. Fille unique à l'amie unique aussi, elle se veut discrète, un peu à part. Jusqu'au jour où ses parents, mettent un pied dans la porte de son devenir, enlève l'huile des rouages en lui préconisant de devenir artiste. Et ils ne font pas semblant d'en faire la demande. Ils investissent dans du matériel, mettent l'ado en condition. Ne dit-on pas que pour être bon, l'artiste doit souffrir ? Manquer ? Ramer ? Amusée par le petit jeu de ses parents au départ, Sélena l'est beaucoup moins au fur et à mesure que la situation se corse. Scènes de l'absurde, situations inversées, fonction parentale mise à mal et utilisée à contre-pied, on ne rit pas toujours de bon coeur à la lecture de ce roman ou les parents mettent en souffrance leur enfant. Ou alors on rit jaune. Ou alors on ne rit pas. On jaune. Le style et l'écriture de Martin Page sont toujours aussi bons, qu'ils parlent aux enfants, aux ados, ou à leurs parents. Et quand il pointe ici la relation parent-enfant et tire à l'extrême sur la ficelle de la pression parentale, vous l'avez compris, à la lecture de ce roman, il y a comme un malaise qui pointe et toutes ces questions qui jaillissent dont la principal : qu'est-ce qu'être un bon parent ?
C'est toi qui choisis de Nick Sharratt et Pippa Goodhart. Une petite envie de finir cette chronique avec plus de légèreté et voici C'est toi qui choisis ! "Tu pourrais être l'ami d'un pirate, vivre dans un vaisseau spatial, voyager en pousse-pousse, manger du homard au petit déjeuner, porter une armure et un chapeau haut de forme, adopter un toucan..." Dans ce livre peu de texte mais des images, des images et des images. Sur chaque double page, l'enfant doit répondre à une question en imaginant ce qu'il voudrait être plus tard. Quels amis ? Quel habitat ? Quel mode de transport ? Quelle alimentation ? Quels vêtements ? Quels animaux de compagnie ? Quel métier ? Chaque double page propose un très grand nombre de possibilités, réalistes, exotiques, parfois fantaisistes aussi. Cet ouvrage est un bon support pour discuter, s'amuser, partager rêves et envies, tout en leur permettant de jouer avec leur imagination et d'envisager de jolis lendemains.
Les références
* Quand on sera grands de Sandrine Beau et de Nicolas Gouny, Editions Les p'tits bérets, collection La tête sur l'oreiller, 2013 - 12,90 €
* Les rêves s'affolent de Jean Elias, illustrations d'Anastassia Elias, Editions Motus, 2013 - 10 €- à partir de 13 ans
* Plus tard je serai moi de Martin Page, Editions du Rouergue, mars 2013 - 8,700 € - à partir de 13 ans.
Les avis de Méli-Mélo des livres : Ici
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