jeudi 7 mars 2013

La Terre est bleue comme une orange...

... comme si après les pas perdus, j'avais retrouvé mes pas, pas perdus. De breton, et plutôt réaliste, je n'ai que cette porte. Celle que je croyais fermée. Celle qui regagne en bleu. Dérouille. Comme un après-midi photo. A Josselin, par exemple. Il y a des petites pierres que l'on dépose sur le chemin. Non pas comme le Petit Poucet. Je ne suis pas très conte. Ou alors contes de faits seulement. Les rêves de ce qui brille, de souliers en verre, de robes aux balcons, flanelle ou longue traîne, ce n'est pas pour moi. Comme pour conjurer le mauvais sort, je m'étais mariée en vert d'ailleurs. Mais ne sais-tu pas que sur les planches, quand on est reine de la fête, quand le rideau se lève après les trois coups de bâton, ne sais-tu pas que le vert porte malheur. Superstition. Coups de bâton. Et depuis quand croire aux signes ? Au hasard. Corrélation. Statistiques. Probabilités. Dans quelques jours, un anniversaire de mariage. Et depuis quelques jours, quelques semaines, quelques mois même, je relie une à une toutes ces petites pierres qui tracent mon chemin. Notre chemin. Nous sommes trois. Un trait. D'un trait plus ou moins certain, plus ou moins dense, droit, épais parfois fin, pause, reprise, contours. Non. Tout droit. Je les relie et j'évite qu'elles ne roulent. Les pierres. En larmes, c'était hier. Ou que ne s'amasse mousse. C'est pour demain. J'ai tourné quelques pages, plus ou moins facilement. Marasme, il y a deux ans. Il y a deux ans et je sais le chemin parcouru. Hier, j'ai vendu un symbole et c'est comme si je roulais plus léger. Et c'est comme si je regardais demain différemment. Et c'est comme si le printemps. Parce que bientôt 36, des printemps. Et c'est comme si confusion des sentiments. Mais non pas du tout. Il n 'y a pas de confusion. Et c'est comme si j'étais tombée et que les croûtes qui s'étaient formées sur mes genoux, sur mon nez, dans mes paumes, étaient en train de diminuer. Plus de chair à vif. Elle s'est refermée, raccommodée, elle a séché. Comme si les croûtes étaient en train de disparaître. En laissant une cicatrice. Forcément. Mais, plus ou moins là, plus ou moins visible. Je ne suis plus écorchée vive. Et c'est comme si cette porte portait colportait déportait reportait la couleur des sentiments, s'entrouvrait un tout petit peu. S’entrebâillait, sans grincer. C'est comme si. 

3 commentaires:

  1. ton écriture et ce qui en coule et découle, de l'encre bien ancrée, m'émeut à chaque fois... Elle te va bien cette porte qui s'ouvre vers la vie en bleu, infinie, immense, liberté d'horizon, sans limite avec le ciel... Profite ma Jolie, profite ! Avec toute mon Amitié et ma tendresse <3

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  2. Tout ce temps passé, tout ce chemin parcouru...

    Tu m'épates ma copine !

    ♥♥♥♥

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  3. une très belle plume pleine de sensibilité. merci de partager avec nous ces quelques mots et moments de ta vie. bises.

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