vendredi 13 janvier 2012

Face à ça je dis quoi ?

Pour les faire comprendre, je parle de moi, de ce que je ressens, de mes émotions. Je suis triste, je pleure, je te dis pourquoi, ce n'est pas pour cela que nous ne devons pas en parler, au contraire.

Mon P'tit Poi(d)s brandit régulièrement des photos devant mon nez. Emotions, forcément. Il aime qu'on en parle. Voir cette photo avec toi fait remonter tant d'émotions que les larmes coulent sur mes joues, Mon Chou. Mais j'aime cette photo de nous quatre, de toi et moi, de ta petite sœur et de ton papa.

Mettre les mots, les vrais, sur les faits, même s'ils sont durs et compliqués est une nécessité. Ils sont durs pour nous parce qu'ils prennent une dimension qu'ils n'ont pas pour les enfants (la mort, le cancer...), eux les traduiront à leur façon, mais surtout en fonction de ce qu'ils peuvent en comprendre et en digérer selon leur âge. La vie est si bien faite (façon de parler) que l'enfant fait naturellement le tri pour pouvoir  s'épanouir et continuer à grandir. Il ne prend pas heureusement la mesure du drame qui l'entoure. Son deuil d'ailleurs s'achèvera quand il sera adulte. Je l'ai lu, je l'ai vécu. Cela a été vrai pour moi.
Magique ?
Du coup, cela peut peut-être débloquer les langues parentales, les langues des adultes ?  Le premier pas est souvent le plus difficile à faire, mais ensuite quelle richesse se créé dans ces échanges qui, autour d'un deuil, permettent de se souvenir du défunt, de raconter, de ne pas oublier, de le faire continuer à être à nos côtés... D'être toujours là avec nous, avec moi...

J'avais en tête le fait que l'imagination débordante des enfants, peut être bien pire que la plus terrible des vérités. Voir les choses comme elles sont, garder contact, constater de leurs propres yeux et du haut de leurs trois pommes. Leur mentir (pour les protéger), amoindrir la vérité, adoucir,  provoqueraient forcément l'effet inverse (angoisse, stress, peur...), sans compter les effets d'une trahison qui vient d'un adulte en lequel l'enfant a une confiance aveugle... Irrécupérable.

J’ai aussi en tête toutes ces années pendant lesquelles je me suis battue pour que notre entourage emploie les vrais mots. Cancer, épilepsie et pas « malaise ». Je hais ce mot derrière lequel tant de personnes se sont réfugiées par peur de la vérité pendant tant d'années...



5 commentaires:

  1. Je trouve vraiment chouette et "sain" (je n'aime pas ce mot, il y à du jugement dedans...) la façon dont tu réussis à échanger avec tes minis. Encore une fois je suis admirative. Votre accompagnement doit te/vous faire du bien ?

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  2. ton accompagnement au cinoche ? yeaaah ! :)

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  3. Salut Sandra,
    Un petit coucou...et à avoir feuilleté ces premières pages, moi, j'aime beaucoup le "baiser" d'Alain Souchon. Il me rappelle la Guinée, où j'écoutais son album en pensant à la France et maintenant c'est l'inverse...J'étais d'ailleurs pas très loin des baobab...
    Je t'embrasse et te dis à bientôt...
    Gwen

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  4. Ouais bien sûr, l'accompagnement au cinoche (et aux repas chinois) ça vous aide carrément !!!
    Pfff... Si tu chambres j'arrête de commenter, na !

    Et bisous Gwen !

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  5. > Je t'assure que oui, ValKikou ;)

    > J'aime beaucoup aussi "Le Baiser" , Gwen. Chacun peut y retrouver un petit morceau de son histoire, plus ou moins loin des baobabs ;)

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